TDAH chez les filles : un trouble sous-diagnostiqué qui mérite plus d’attention
TDAH chez les filles : un diagnostic encore trop tardif

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est souvent perçu comme une problématique masculine. Pourtant, une récente étude met en évidence des différences significatives dans l’expression du trouble chez les filles, contribuant à un retard ou une absence de diagnostic.
Un trouble sous-estimé chez les filles
Le TDAH touche environ 5,3 % de la population mondiale. Pourtant, les garçons sont diagnostiqués 7 à 8 fois plus souvent que les filles, alors que la prévalence réelle serait plus proche de 3 à 4 garçons pour 1 fille. Ce décalage s’explique notamment par :
- Une expression différente des symptômes : les filles présentent davantage de troubles de l’attention, tandis que les garçons manifestent plus d’hyperactivité et d’impulsivité.
- Des critères diagnostiques inadaptés, construits à partir d’échantillons majoritairement masculins.
- Une capacité de compensation plus développée chez les filles, rendant les signes moins visibles.
Des manifestations différentes selon l’âge
Une revue systématique de 13 études a comparé les symptômes du TDAH chez les filles et les garçons :
- Chez les enfants : les filles présentent plus de difficultés d’attention, tandis que les garçons manifestent plus d’hyperactivité et d’impulsivité.
- À l’âge adulte : les femmes atteintes de TDAH rapportent plus souvent des difficultés à s’organiser, une tendance à la distraction et un discours parfois excessif.
Un impact concret sur la vie quotidienne
Les différences dans l’expression du TDAH influencent son impact sur la vie des filles et des femmes :
- Dans la sphère familiale, elles peuvent rencontrer plus de difficultés dans la gestion des tâches domestiques.
- Dans le milieu scolaire, l’impact varie selon les études, mais une sous-performance ou une fatigue accrue sont souvent observées.
- Sur le plan social, elles rencontrent plus de difficultés à maintenir des relations amicales stables.
Vers une prise en charge plus adaptée
Ces résultats confirment que les manifestations du TDAH varient selon le sexe, ce qui influence directement la reconnaissance du trouble. Une meilleure adaptation des critères diagnostiques et une sensibilisation accrue des professionnels de santé sont essentielles pour éviter les erreurs ou les retards de diagnostic et offrir un accompagnement plus efficace.
Source :
- Publication LinkedIn de Guillaume Baissette, synthétisant l’étude et ses implications
- Étude d’origine : Tamara Williams, Louise Horstmann, Laiba Kayani, Annabelle Xiao Hui Lim, Abigail Russell, Tamsin Ford, Ann John, Kapil Sayal, Anita Thapar, Kate Langley, Joanna Martin, An item-level systematic review of the presentation of TDAH in females, Neuroscience & Biobehavioral Reviews, Volume 171, 2025, 106064, ISSN 0149-7634.

