“C’est beaucoup d’humain et de temps” : Au cœur des centres médico-psycho-pédagogiques pour les enfants

"C'est beaucoup d'humain et de temps" : au cœur des centres médico-psycho-pédagogiques pour les enfants

Dans une pièce qui ressemble à une chambre d’enfant, avec une tapisserie rouge et un tableau pour dessiner à la craie, des placards remplis de livres, des Playmobil, de la pâte à modeler, des billes, et quelques DVD, se trouve le bureau de Coraline Mabrouk, orthophoniste depuis 20 ans au sein du centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) Claude Bernard à Paris. Selon elle, le bien-être du thérapeute dans l’environnement de travail est crucial. Son histoire fait partie du documentaire de Clara Bouffartigue, “Loup y es-tu ?” sorti le 13 septembre.

Pendant 15 mois, la réalisatrice a filmé la vie de ce centre, situé dans le cinquième arrondissement de Paris et ouvert juste après la Seconde Guerre mondiale. C’est le plus ancien centre médico psycho-pédagogique (CMPP) de France, où 1 200 patients sont suivis chaque année.

Cyril, aujourd’hui âgé de 16 ans, a commencé à fréquenter le CMPP à l’âge de 8 ans en raison de difficultés de langage et de motricité, notamment pour tenir un stylo et écrire. Il présente les symptômes de la dyspraxie. En plus de l’école, Cyril se rend au CMPP chaque semaine. Selon son père, Jérôme Eltabet, bien que certaines difficultés persistent, cela a permis à Cyril de progresser. Les parents reconnaissent que faire face à ces difficultés n’est pas simple, mais grâce à l’écoute et au suivi psychologique offerts par le CMPP, Cyril a pu surmonter certaines de ses angoisses et débloquer certaines situations.

Les patients du CMPP, âgés de 3 à 20 ans, peuvent présenter des troubles du langage, de l’attention, du spectre autistique, des difficultés relationnelles ou souffrir de dépression. Ces enfants ne comprennent pas toujours leur propre souffrance, et les parents se sentent souvent démunis et impuissants face à la situation. Maryline Peyrat, psychopédagogue et retraitée de l’Éducation nationale, constate que ces jeunes arrivent souvent avec une estime de soi dégradée.

Au CMPP Claude Bernard, l’attente est d’environ quatre à neuf mois, ce qui est considéré comme court par rapport à d’autres endroits. Néanmoins, cette période d’attente peut parfois susciter la méfiance ou le découragement chez les parents avant même qu’ils ne frappent à la porte du centre, déplore la pédopsychiatre Muriel Soulié.

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